CHRONIQUE. Rendre les femmes plus visibles dans l’espace public reste indispensable et fécond, note la conseillère aux Etats Céline Vara (Ve/NE), exemple neuchâtelois à l’appui.

La commune de Neuchâtel vient de fêter en grande pompe l’inauguration de la place Agota Kristof, située entre la Bibliothèque universitaire et le lac. Agota Kristof était une écrivaine, poétesse, romancière et dramaturge neuchâteloise d’adoption, ayant dû fuir en 1956 une Hongrie en proie à la guerre, avec sa fille âgée de quelques mois seulement. Une femme au parcours difficile, mais dotée d’une force de vivre et de créer exceptionnelle et à l’esprit artistique aiguisé. Une femme que l’on a connue, que l’on connaît et qui – au travers de ses œuvres – continuera indéfiniment à être lue, évoquée et citée. Une femme qui, à sa manière, a construit l’Histoire de mon canton. Comme tant d’autres militantes, politiciennes, entrepreneuses, bénévoles, chercheuses, scientifiques, écrivaines, femmes de loi ou de foi – pionnières ou non – qui mériteraient elles aussi cet honneur. Un devoir de mémoire collective et de visibilité des femmes dans l’espace public que d’autres villes ont aussi d’ores et déjà entamé, constatant le grand déséquilibre existant.