CHRONIQUE. Déjà touchés de plein fouet par le covid, les étudiants et apprentis voient aujourd’hui leur situation financière déjà précaire se péjorer avec l’inflation, s’inquiète notre chroniqueuse Céline Vara, qui redoute les conséquences.

A l’heure où la Suisse se classe (encore et heureusement!) au sommet des meilleures écoles post-obligatoires, le déni de la dette et de la précarité des étudiant-e-s ne peut plus être un tabou. Au début des années 2000, le film Tanguy, mettant en scène la vie d’un jeune homme ne voulant pas quitter la maison de ses parents, nous renvoyait à cette jeunesse prenant le contre-pied des générations précédentes. La soif d’indépendance des enfants, parallèle à la nécessité des parents de se voir rapidement déchargés d’une bouche à nourrir, a fait place à une dépendance matérielle des jeunes incapables de subvenir à leurs besoins essentiels. Non pas par fainéantise, même si le confort certain du cocon parental a ses avantages, mais par nécessité. Les chiffres des dernières années parlent d’eux-mêmes: 80% des étudiant-e-s travaillent pour financer leur formation. Les jeunes principalement concerné-e-s ont entre 18 et 25 ans, soit la catégorie d’âge qui accuse le plus haut taux d’endettement.