Le séisme juridique provoqué par l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) le 9 avril continue à provoquer des répliques. La dernière en date? L’adoption par le Conseil des Etats mercredi d’une déclaration très critique à l’égard de la décision des juges de Strasbourg.

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«Un coup de canif»

«Cette déclaration est un grand coup de canif dans ce que je considère comme étant les fondements de la Suisse. Elle met à mal nos institutions et décrédibilise nos élus, censés être les garants de l’Etat de droit et des libertés», tonne Céline Vara, conseillère aux Etats (verts, NE) et membre de la commission juridique. «Ce texte n’est pas digne de la Chambre des Sages.»

Pleine de colère dans la voix, la sénatrice poursuit: «Les conséquences de ce vote se feront ressentir en termes d’image. La Suisse se ridiculise et se met au même niveau qu’un Etat voyou comme la Russie qui ne respecte pas la CEDH.» Pour l’avocate, cette déclaration va «honteusement marquer notre histoire, car il s’agit uniquement d’une manœuvre politique aux dépens du bien commun et de l’avenir de nos enfants. Quelques hommes ont voulu faire une démonstration de force, au mépris du principe constitutionnel de la séparation des pouvoirs.»